4 days ago
« Météorites, entre ciel et terre » : quand la science rencontre l'art au musée d'art moderne de Troyes
Répartie dans les espaces du musée d'art moderne de Troyes (Aube) – collections nationales Pierre et Denise Lévy, l'exposition propose un parcours sensoriel et éducatif mêlant vitrines de météorites, dispositifs innovants, projections immersives, œuvres contemporaines et même… météorites à toucher.
Le visiteur est guidé à travers plusieurs temps forts : des chutes spectaculaires observées sur Terre aux cratères d'impacts géants, en passant par les origines célestes de ces pierres tombées du ciel. Le tout dans une ambiance immersive, portée par une scénographie contemporaine et poétique.
À lire aussi Le musée des Beaux-arts de Reims va ressusciter dans une abbaye redessinée en mode contemporain
« Ces pierres, en apparence inertes, racontent les origines du monde, la formation du système solaire et l'histoire de la Terre. Certaines sont âgées de plus de 4,56 milliards d'années. Nous avons souhaité mêler l'émotion esthétique et l'éveil scientifique dans une exposition où la connaissance est accessible à tous, de manière intuitive et sensible », explique Juliette Galpin, conservatrice du muséum d'Histoire naturelle de Troyes.
L'exposition dévoile des météorites de tailles et de compositions différentes comme l'explique Juliette Galpin, conservatrice du muséum d'Histoire naturelle de Troyes.
Une collection exceptionnelle à découvrir
Le muséum d'Histoire naturelle de Troyes dévoile pour l'occasion plus de 80 pièces de sa collection, la troisième collection publique de météorites en France, enrichie depuis 1866, notamment grâce à la chute de la météorite de Saint-Mesmin.
Ce trésor scientifique est exposé aux côtés des spécimens du Muséum national, l'une des plus grandes collections mondiales. « Le muséum possède plus de 230 pièces venant du monde entier avec toutes les tailles, toutes les formes, toutes les matières de météorites qui existent. C'est une collection qui a été constituée depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à encore aujourd'hui. Deux de ses conservateurs en sont à l'origine, Jules Ray et Adrien de Mauroy. En 1866, la chute de la météorite de Saint-Mesmin change l'histoire des collections du muséum troyen. Le premier fragment de cette météorite est trouvé le jour même de la chute. Plusieurs fragments sont découverts par la suite et donnés au muséum de Troyes. Cet événement est à l'origine de la très riche collection de météorites du muséum de Troyes. Les musées ont des collections de météorites, mais en effet, c'est rare d'en avoir autant. Nous, on a en effet plus de 230 pièces, avec des météorites qui viennent à la fois de très près, donc de l'aube, de France plus généralement, et puis de tous les endroits du monde », ajoute Juliette Galpin.
Le public pourra également découvrir des météorites régionales emblématiques, comme celle de Saint-Aubin, dont un fragment de près de 150 kg est présenté pour la première fois, ou encore celle de Chassigny.
De l'espace… à l'art
Mais « Météorites, entre ciel et terre » ne se contente pas de célébrer la science : elle s'ouvre aussi à la création contemporaine, avec une douzaine d'œuvres inspirées par ces mystérieux corps célestes.
« Les météorites fascinent l'humanité depuis la nuit des temps, tantôt perçues comme des objets divins, tantôt comme des menaces venues de l'espace. Elles ont été utilisées dans des rituels, des armes, des objets précieux. Les artistes se saisissent aujourd'hui de ce patrimoine céleste pour en proposer une lecture poétique, critique ou symbolique », indique la conservatrice.
Parmi les œuvres exposées, on retrouve Simon Boudvin, Laurent Grasso, Cornelia Parker ou Martin Mc Nulty, dont les créations dialoguent avec les météorites dans un rapport sensible et intemporel.
Entre mythe et science
En filigrane, l'exposition questionne aussi notre place dans l'univers, en revenant sur les grandes extinctions, les dangers potentiels, mais aussi les liens inattendus entre l'astronomie, la géologie, la recherche spatiale et les arts. « Nous voulons faire naître l'émerveillement, provoquer la curiosité, donner l'envie de comprendre car les météorites ne sont pas que des objets de science : elles nous interrogent sur notre origine et sur notre avenir », conclut Juliette Galpin.
À l'occasion de la Nuit des Perséides, le musée d'Art moderne invite le public à découvrir cet environnement stellaire différemment dans son jardin avec l'Evénement'ciel mardi 12 août à 21h30. Au programme : Novastella, un conte à la belle étoile par l'association Sangs-Mêlés, et Observations du soleil, opération « Amène ton caillou ! » avec des ateliers par l'Association Géologique Auboise, la Maison de la Science Hubert Curien et l'Association Astronomique Auboise. La réservation est conseillée.